Du 17 mai au 14 juin 2010 :
Lorsque nous avons annoncé notre départ pour la France à nos amis Niomounois, tous nous ont demandé de les embarquer dans nos valises...
Sur une bonne idée de ma Do, toujours prompte à me faire bosser, je vais tenter de brosser un apperçu photographique des coins typiques de France que nous traverserons durant ce bref séjour printannier.
Juste de quoi répondre à leur curiosité légitime, leur montrer la différence avec leur biotope, sans leur donner pour autant l'envie de venir s'y installer... et en faire de nouveaux pauvres !
Exercice périlleux je n'en disconviens pas !
Bien sûr nous organiserons une projection de cet article à la bibliothèque de Niomoune équipée depuis peu d'une connection Internet.
Mes amis Niomounois c'est à vous que je dédie ces vues choisies de 2 régions bien distinctes de France.
Au programme notre Normandie et les Alpes...
LA NORMANDIE
LES CHAMPS ET LA CAMPAGNE
LA VILLE ET SES MONUMENTS
ROUEN :
PAYSAGES MARINS
ETRETAT :
CASES NORMANDES
Les villes où s'empilent, les uns sur les autres, des habitants qui ne connaissent même pas leurs voisins de palier, et tout cela dans un nuage de pollution, le bruit et l'insécurité !
LA NATURE
ROUEN, LE PARC ANIMALIER DE CLERES :
Lucille la grande cousine de Teiva nous accompagne.
LES ANIMAUX DOMESTIQUES
Nos usines à lait normandes écornées...
Plus aucune reconnaissance ni respect pour nos vaches,
juste un numéro et encore...
Ces animaux ne sont plus qu'une source de profit pour leurs maîtres !
DIEPPE, LE PARC FLORAL DES MOUSTIERS :
Un parc foral de 12 hectares classé Monument Historique, et pour cause...
Quand une mère et sa fille se retrouvent, que peuvent elles se raconter...
L'EQUIPAGE EN VILLEGIATURE
EN NORMANDIE, BAIGNEE DE SOLEIL :
Sur sa péniche l'oncle Guy tente une leçon de tir à l'arc
à son neuveu : "Monsieur j'sais faire".
Teiva retrouve deux de ses cousines rouennaises : Gabrielle et Fanny.
LES ALPES
LE PARC DE LA VANOISE
Ici point de commentaires nécessaires, c'est dame Nature qui parle ...
La station de ski des ARCS 1800, où nous logeons, située en bordure du parc national de la Vanoise, respecte cette belle Nature malgré ses grands ensembles immobiliers. Pour le coup on ne peut que tirer son chapeau !
Une vache Tarine aux yeux fartés.
Les fidèles de nos aventures savent bien que nous recherchons toujours un site privilégié pour nos piques-nique d'excursions.
Aujourd'hui au menu : vue royale sur le lac, adossés à cette chapelle sans oublier charcuterie et fromages du pays !.
Amoureuse !?
En parcourant les chemins de montagnes...
Teiva qui veut tout faire comme son père,.. même des photos !
Sur ce coup il nous épate, car il à cadré au zoom avant d'assurer le cliché !
Il a de l'avenir ce gosse.
Ces beaux alpages naturels et non traités offrent un aliment de qualité aux vaches Tarines pour réaliser un fameux fromage typique de la Tarentaise : le Beaufort.
La récolte du lait est mécanisée.
Pour l'équipage d'Araka Nui la pause casse-croûte est toujours un grand moment très attendu.
La station très luxueuse des ARCS 1950, une réussite d'intégration architecturale...
Le Mont Blanc, toit de l'Europe, toujours majestueux et imposant
vu depuis notre appartement.
Mes amis, ici un petit appartement de 25 m² ( l'équivalent de la surface d'une seule pièce de votre case), coûte donc 250.000€ comme l'indique cette affiche.
C'est à dire qu'il vous faudrait, par exemple, vendre 1200 tonnes de votre miel pour acheter ce petit appartement inséré dans cette immense cage à lapins...
Captages forçés ou barrages, de nombreux ouvrages hydroélectriques qui jalonnent les vallées.
Devant cette débauche d'eaux qui coulent de toutes parts en montagne, je me dois de préciser deux points qui me tiennent à coeur.
- Les français tirent profit de cette mane de la Nature pour installer des usines hydroélectriques afin de répondre aux besoins en énergie.
Comme leurs besoins boulimiques dépassent cette production d'énergie renouvelable, ils installent des centrales thermiques nucléaires.
Ce choix n'est pas une solution lorsque l'on est conscient du risque majeur de pollution que ces installations procurent... alors que des possibilités d'utilisation d'énergies renouvelables et propres existes !
- Les français se plaignent toujours, c'est bien connu.
Pendant mon séjour en France j'ai suivi un débat politique qui opposait un député de la majorité présidentielle avec la présidente des Verts écologistes. Cette dernière pour donner la répartie à son interlocuteur qui vantait la qualité et la distribution de l'eau en France lui a rappelé qu'en Bretagne, toute une zone possédait "une eau impropre à la consommation". Pauvres habitants !
Décidément ces français se plaignent toujours.
D'ailleurs pour envoyer un pavé dans leur mare, je leur dédis les deux photos suivantes que vous connaissez bien puisqu'il s'agit d'une mare de votre quartier de Sôme à Niomoune. Cela contribuera peut être aux lecteurs français de modérer leurs pleurnichages d'enfants gâtés.
Les deux photos suivantes ont été prises à Niomoune (Casamance) en avril 2010, elles se passent de commentaires.
Le même endroit quelques heures plus tard...
En ce qui concerne l'eau polluée des bretons, j'apporterai une remarque personnelle pour rebondir sur ce fait divers.
Contrairement à Niomoune où l'absence d'eau est uniquement liée à une cause naturelle : l'absence de pluie et de nappe phréatique d'eau douce; en Bretagne la pollution de l'eau est uniquement du fait de... l'homme.
Déjà ils devraient mettre un bémol à leurs plaintes. Ils sont directement responsables de leurs maux.
Plus exactement, ce sont les éleveurs et les agriculteurs en général qui sont responsables dans cette affaire. Chacun d'entre nous dans son domaine professionel doit se considérer comme un "homme de l'art".
Dans ce cas des nappes phréatiques polluées c'est donc à eux et eux seuls d'appliquer exclusivement les règles de bon usage respectueuses de toutes les conséquences de leurs pratiques.
Par exemple, un éleveur ne doit pas :
- donner de la viande à manger à ses vaches (fut-elle distribuée sous forme de farine dont il ne "connaîtrait pas" la composition) , parce qu'il est le seul garant en connaissant son métier que cette pratique est contre nature; il doit donc se donner les moyens d'appliquer cette règle.
- pratiquer l'élevage intensif des porcs; parcequ'il est le seul garant à savoir que c'est contre nature et que cette pratique pollue nécessairement les nappes phréatiques;
Quand il est paysan, il ne doit pas :
- traiter ses cultures intensément avec des molécules chimiques et systémiques qui détruisent toute vie (ainsi que les abeilles, vitales) sous prétexte de pratiquer une culture industrielle pour produire à bas prix...
Ces paysans devraient être les premiers à savoir qu'en premier lieu ils produisent pour la consommation humaine, de plus stérilisent leurs sols et donc hypotèquent l'avenir des cultures de leurs enfants. Leurs pratiques sont contre nature et ils sont responsables en tant qu' "hommes de l'art" dans leur domaine. Ils se doivent donc tout bonnement de refuser de réaliser de leurs mains une quelconque pratique contre nature. Quitte à se rebeller. Mais cela demande du courage !
D'ailleurs ce souci d'agir en "homme de l'art" doit revenir autant à un paysan, un artisan, qu'un libéral ou même un fonctionnaire ou un banquier. La protection de notre Planète n'est pas qu'une seule affaire écologique. Pour s'assurer de vivre dans le bonheur chaque être humain doit se sentir individuellement responsable et aligner ses choix économiques, sociaux et spirituels dans le respect des lois de la Nature.
Tout comme le maçon consciencieux et responsable, lorsqu'il construit une maison pour un client, il doit appliquer les dosages corrects de ciment dans son mortier. Si des malfaçons apparaissent parce qu'il n'a pas respecté les proportions de ciment (pour améliorer son bénéfice), sa responsabilité sera engagée en droit français : simplement parce qu'il est "l'homme de l'art". Et ceci, même si son client avait accepté et signé un devis qui était 50% moins cher que la pratique locale.
Autant dire qu'en France et ailleurs, si chacun respectait sa condition "d'homme de l'art" et refusait dans sa pratique toutes actions contraires aux règles de son art... nous n'en serions pas à constater que "plus rien ne va plus".
En effet, nous marchons sur la tête et acceptons passivement à vivre cette gabegie qui fait que notre Planète bleue croule sous le poids de notre indifférence, voire de notre irresponsabilité générale.
Chacun d'entre nous est un "homme de l'art" potentiel à son niveau.
Il ne s'agit pas de se donner bonne conscience avec de "faux prétextes" ou de "bonnes raisons personnelles" lorsque l'on se dit "obligé" d'agir contre la Nature.
Ces "prétextes" sont trop souvent : l'appât du gain, l'obligation de nourrir sa famille, les règles du législateurs souvent insensées, les règles discutables de concurence etc... Il ne s'agit que de "faux prétextes" pour se donner bonne conscience de mal agir !
Il ne faut pas tricher avec les lois de la Nature.
Les humains, nous ne sommes qu'un des éléments de cet ensemble qu'est notre Planète dans l'Univers, sans distinction de supériorité. Il convient de ne pas transgresser les lois du milieu dont nous faisons partie intégrante.
Je vous laisse méditer sur la simplicité de mon utopisme ! Vous pouvez toujours me faire part de votre désapprobation motivée...
A vous, mes amis Niomounois, après avoir vu ces clichés choisis qui pourraient vous donner envie d'être à la place de ces toubabs, dans cet El Dorado européen, je vous dis :
Ne les enviez pas !
Le chemin qu'ils choisissent les mènera, dans les décennies qui viennent, à la faillite tant économique que morale et spirituelle .
Gagnez votre autonomie économique, conservez vos croyances, maintenez votre culture, vos traditions et vivez tout simplement, chez vous, en harmonie avec votre Nature aussi rude soit-elle.
Votre région est encore vierge des erreurs humaines, ne cherchez pas à plagier innocemment ceux qui ne la respectent pas comme il devrait le faire pour eux mêmes.
En guise de fin, pour clôturer cet article dédié à mes amis Niomounois de Casamance, je voudrais finir sur cette photo d'orchidée des Alpes, protégée et en voie de disparition, donc rare.
Je vous l'offre, en faisant le voeu sincère que nous saurons rapidement nous ressaisir tous, chacun individuellement, pour inverser cette course folle vers le précipice et faire en sorte que nous soyons capables de transmettre à nos enfants cet "héritage", une Terre vivante, que nous avons reçu nous même lorsque nos parents nous ont mis au monde.
C'est bien là, un objectif minimum que nous devons à nos enfants.
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Dominique PRACHERSTORFER
Skipper d'ARAKA NUI