Il s’agit sûrement de l’implantation des premières ruches WARRE du Sénégal, voire d’Afrique !
Nous leur souhaitons longue vie et une longue descendance.
Leur originalité vient du fait qu’elles sont nées à partir d’un navire de plaisance, ARAKA NUI, parti en 2008 pour faire un tour autour du monde !!
Elles ont été fabriquées à Ziguinchor (Casamance) grâce à un apiculteur amoureux des abeilles et futur professionnel qui a un grand avenir devant lui. Il participe activement au développement de cette filière en Casamance et m'apporte un soutien sans faille dans mes actions.
Je suis seulement celui qui a proposé les plans originaux simplifiés de la ruche WARRE, construite avec des matériaux adaptés aux conditions spécifiques subsahariennes, en respectant strictement les côtes originales. Autant dire que je crois particulièrement au développement de cette ruche en Casamance.
Pour caractériser cette ruche WARRE un seul mot suffit :
SIMPLICITE !
La ruche Warré est :
simple à construire, simple à comprendre et simple à utiliser.
Ce sont les critères majeurs nécessaires à une implantation réussie dans le contexte des paysans africains.
Cette ruche est tellement simple qu'une seule journée de formation vous permet d'acquérir toutes les bases pour débuter en apiculture naturelle. A l'issue de cette journée, vous aurez en main tous les éléments pour commencer, et avec cette ruche, tout le monde peut s'occuper des abeilles, facilement et simplement, sans acheter de matériel onéreux ni d'extracteur centrifuge.
Cela permettra à chaque famille de cultivateurs de Niomoune de posséder quelques ruches dans le rucher collectif du quartier, en bordure de mangrove et situé parfois à plus de
2 H00 de pirogue du village.
Les principes de base des côtes de cette ruche WARRE.
Il convient de rappeler que les plans de cette ruche ont été élaborés par l’Abbé WARRE. Ce dernier a passé une grande partie de sa vie à observer les abeilles avant de parfaire les côtes d’or de cette ruche. Dans la présente construction ces côtes demeurent inchangées :
- élément de 30 X 30 cm intérieur et hauteur de 21 cm.
Les particularités de cette ruche et ses points forts sont :
- Des éléments de base (ou hausse) strictement identiques et interchangeables.
- Une construction en bois rouge massif de 25 mm.
- Un couvre cadre et un toit particulièrement simples à réaliser et étudiés pour assurer une ventilation naturelle, laissant le soin aux abeilles de parfaire cette ventilation selon leurs besoins.
- Une utilisation simplifiée, démystifiant l’apiculture moderne auprès des populations agricoles sénégalaises.
- Utilisation de barrettes au lieu des cadres hypothétiques et inadaptés à plusieurs titres par les communautés villageoises pauvres et souvent analphabètes.
Dans notre cas il s'agira de 8 barrettes comme pour la ruche WARRE européenne.
Autant dire que cette ruche correspond exactement aux besoins des apiculteurs des îles de Basse Casamance ceinturées de mangrove.
D’autre part, trop souvent les besoins des abeilles sont occultés par les apiculteurs « modernes » qui ont introduit dans la profession depuis des décennies des notions d’exploitation et de rentabilité comme le ferait un chef d’entreprise dans l’industrie.
Les abeilles occupent la Planète depuis 30 millions d’années; ramené à l’échelle du temps sur une année, l’homme moderne intervient vers les dernières secondes. Autant dire que toutes modifications brutales qui ne soient pas contenues dans leurs gênes sont susceptibles de perturber le comportement de nos amies.
Je me demande souvent si l'agressivité relative des abeilles africaines Apis Mellifera Adensonii n'est pas la conséquence du pillage systématique qu'elles subissent par les "récolteurs" peu scrupuleux qui brûlent systématiquement la colonie pour piller leur miel et qui se trouve du même coup dégradé.
On ne répètera jamais assez que l’abeille est un animal sauvage qui n’a jamais été apprivoisé ni domestiqué par l’homme. Ce qui n’empêche pas l’Homme de lui apporter une aide circonstanciée à une époque dite "moderne" où justement il porte de rudes coups à ses conditions de survie.
Je fais partie de ceux qui pensent que les abeilles qui nous offrent ce trésor de santé et de revenus que représentent leurs miels et ses produits dérivés font partie de cette immense biodiversité de notre planète; cette biodiversité qui n’existe sur la Terre uniquement pour permettre à l’Homme d'arriver, de perdurer et d’évoluer dans le temps.
Les abeilles détiennent un rôle majeur dans cette biodiversité, et il faut admettre que sur les dernières décennies leur survie a été mise à mal par l’Homme. Le syndrome de la disparition des abeilles qui frappe les pays « développés » (sic) en est la plus terrible démonstration avec des conséquences désastreuses sur la survie même de l'Homme.
Nous devons considérer plus que jamais l’apiculteur comme celui qui doit se mettre à l’écoute des besoins des abeilles et leur apporter une aide aimante comme nous le ferions à un parent malade.
C’est exactement ce que disait Rudolph STEINER (l’instigateur de l’agriculture biodynamique) en s’exprimant dans un ouvrage culte destiné à leur connaissance et leur élevage !
Ce préambule étant établi il ne faut pas y voire une critique sur les apiculteurs non utilisateurs de la ruche WARRE. Chacun en son âme et conscience applique les choix qui sont les siens.
L’objet de cet article est simplement de permettre aux futurs apiculteurs sénégalais de Casamance (dont j’ai l’honneur de débuter un petit semblant d’organisation dans le cadre d’un Projet très ambitieux soutenu par la coopération canadienne et le gouvernement du Sénégal), d’utiliser les plans suivants pour construire une ruche simple à réaliser et à utiliser, qui convienne aux colonies d’abeilles tout en apportant de bons et loyaux services dans le temps en atmosphère sub-saharienne. Tout ce qui précède est dans l'espoir d'augmenter le potentiel de production de miel en Casamance et apporter une autonomie économique aux paysans, sans nuire à l'envirronement et à la biodiversité, tout en assurant la production d'un produit naturel destiné à la consommation de l'Homme.
En Casamance le niveau de vie des paysans est très bas et l’objectif affiché par ce grand projet PADEC est de diviser le seuil de pauvreté par deux en assurant aux producteurs des revenus équitables.
Fasse que le miel de nos amies abeilles y contribue, alors qu'un constat accablant nous interpelle : depuis près de QUARANTE années d'innombrables projets ayant pour ambition de développer la filière miel en Casamance ont échoués. Cette filière dite "porteuse" est toujours à un stade très bas (mis à part quelques professionnels qui sortent du lot).
Je crois particulièrement que le choix de la ruche WARRE est sûrement le meilleur pour tous les villages de Basse- Casamance qui s'étendent sur 400 Km².
L'existant et les pratiques ancestrales Diolas :
Depuis des générations la ruche traditionnelle des Diolas du Petit Kassa est creusée dans un tronc de palmier rônier.
Voir l'article sur cette apiculture traditionnelle : "les ruches dans la mangrove"
Les gâteaux sont récoltés en veillant à laisser en place les brêches centrales comportant le couvain. Après désoperculation le miel est disposé sur un filtre en fibre de rônier et l'écoulement se fait par gravité (sans chauffage). Mis à part certaines lacunes concernant les manipulations dépourvues des conditions d'hygiène acceptables cette pratique est certainement la plus qualitative qu'il soit en terme de récolte et d'extraction puisque c'est la plus respectueuse du miel.
Ce sont ces conditions qualitatives qui m'ont incités à transposer ces pratiques ancestrales en les reconduisant à travers une ruche dite "moderne" : la ruche WARRE.
Les avantages de la ruche WARRE pour la Casamance :
- Outre ses dimensions qui correspondent aux besoins des abeilles, la ruche WARRE, grâce à l'emploi de barrettes permet de reproduire les pratiques ancestrales sans passer par un apprentissage et le respect de techniques incontournables dont je ne suis pas sûr qu'elles soient appliquées avec rigueur par tous...
Voir l'article sur la formation des apiculteurs du village de Niomoune en Casamance. lien.
- De plus, avec l'utilisation de barrettes la récolte se pratique au pied de la ruche; nul besoin de déplacer les corps de ruches pour transporter les cadres remplis de miel. Cet aspect est déterminant dans les îles où seule la petite pirogue assure les déplacements sur une zone de 200 Km².
- La divisibilité de la ruche WARRE est aussi un atout majeur pour assurer son transport.
La ruche Vautier en ciment est intransportable dans nos zones de mangrove et de bolongs, vu son poids. D'ailleurs, dans les zones difficiles elle est construite sur place puis abandonnée une fois dégradée !
- Un des critères qui me fait croire à l'utilisation de la ruche WARRE en Afrique c'est la simplicité de son utilisation. D'ailleurs j'utilise comme support pédagogique le livre de Gilles DENIS (voir références en fin d'article) qui démysthifie la pratique apicole en des gestes très simples et facilement assimilables par des populations paysannes souvent bloquées par leur culture, voire leur faible niveau d'alphabétisation.
- Pour conclure, ce n'est pas un hasard, que les apiculteurs biodynamistes européens, qui apportent un véritable "culte à l'abeille", utilisent en majorité la ruche WARRE. Il en est de même de très nombreux apiculteurs non professionnels qui ne sont pas tenus par des critères de gains maximums au prix de graves concessions.
Pour le lecteur je précise avoir pratiqué l'agriculture biodynamique pendant plus d'une décennie. Certes j'étais vigneron, mais les abeilles avaient leurs places de choix au milieu de cette propriété de 60 hectares de forêts dont 10 hectares de vignoble dans les Côtes du Rhône Villages.
Tous les critères qui précèdent auront été déterminants pour orienter mon choix d'implantation de la ruche WARRE en Basse-Casamance.
Les matériaux choisis pour réaliser la ruche WARRE.
Dans la région Casamance l’approvisionnement en matériaux de qualité et de grande série comme on en trouve couramment en France dans la grande distribution du bricolage est inexistant voire inabordable quand il s’agit de produit d’importation de qualité.
Il convenait également d’adopter les matériaux répondant le mieux aux conditions sub-sahariennes de cette région qui rencontre une saison très humide dévastatrice pendant presque 4 mois de l’année.
Pour palier à cet inconvénient climatique réel, M. Vautier a développé au Sénégal une ruche en ciment…Pourquoi pas ?
Dans cette « ruche » le respect des besoins des abeilles n’a pas été le principal paramètre retenu et cela fait de cette ruche un « hangar horizontal » qui comporte beaucoup d’inconvénients et d’incompatibilité pour les abeilles.
Il faut savoir que même le ciment vieilli très mal en Casamance…Alors pourquoi un tel habitacle ?
Comme nos colonies Apis Mellifera Adansonii essaiment facilement, elles sont constamment à la recherche d’un nouvel abri : un creux dans un arbre, une carcasse de voiture, l'appentis inhabité d'une case et pourquoi pas une "ruche hangar" en ciment ?
Pour cet essai nous avons donc opté pour le bois rouge (red cédar ou acajou du Sénégal), couramment utilisé en Casamance pour son rapport coût/durabilité très avantageux.
Un autre bois est beaucoup utilisé à Ziguinchor, c'est le Linké.
Un entretien régulier avec une peinture extérieure couvrira largement les risques de détérioration du bois face aux intempéries pour plusieurs décennies. Un passage d’huile de lin ou de paraffine chaude à l’intérieur de la ruche avant la première mise en service serait une bonne protection du bois à cœur contre l’humidité.
En ce qui concerne les termites, nous pensons que des visites régulières devraient être suffisantes pour chasser ces ennemies des bois tendres.
Nous préparons également des pieds métalliques optionnels qui plongent dans un tube soudé avec un fond d’huile de vidange ou de gaz oil : le seul moyen fiable et efficace pour interdire naturellement toutes intrusions d’insectes rampants.
Il est important de rappeler que nous sommes conscients que le bois rouge massif ne peut être adopté de façon prolongée. En effet, il n’est pas question de lancer une production à grande échelle, avec ce type de bois qui est de plus en plus rare, pour couvrir les besoins de cette profession naissante. D’autres matériaux vont être mis à l’essai en situation en ce qui concerne les matériaux des éléments de base.
Le bois LINKE en épaisseur de 25mm est incontournable puisqu’il est le seul autre type de bois très dur (d'une densité proche du métal) disponible en Casamance. Une série de ruches fabriquées avec du bois LINKE est installée à Niomoune.
Il s'agit du rucher école de Kaboukoute dans lequel nos futurs apiculteurs des îles du Petit Kassa se font la main sous la surveillance de leur formateur. On y trouvedes ruches Keynianes, Langstroth et Warré.
Notre ami formateur, Nica d'Affiniam, a confirmé une information sur l'aptitude du bois Linké à attirer les essaims. Ce qui n'est pas le cas du bois rouge red cedar dont les abeilles n'apprécieraient pas l'essence de ce bois...
Il faudrait pour éviter cet inconvénient d'enfumer l'intérieur de la ruche, voire la frotter avec des feuilles fraîches de manguier et en tout état de cause installer des amorces de cire sur chaque barrettes avant le premier usage...
Bien que le Linké soit plus rare et cher c'est dans ce bois, faute d'autres solutions, que les premiers ruchers de Niomoune seront réalisés.
Mais je pense à une innovation pour la construction de ruche :
le lamellé-collé de bambou…
Suggestion de matériaux pour la construction de ruche WARRE : le bambou lamellé-collé.
La technique du lamellé-collé de bambou nécessite un séchage adéquat, une préparation et un rabotage spécifique ainsi que des presses haute pression. Dans l’immédiat on ne peut envisager une fabrication locale au Sénégal. Quel dommage, alors que cette plante pousse naturellement en grande quantité en Casamance.
Un investisseur réussirait très facilement en haute Casamance en lançant un programme de fabrication et commercialisation de ce produit miracle qui comporte tous les paramètres pour s’assurer un bel avenir. Mais peut-être suis-je en avance sur notre temps !
Quoi qu’il en soit ce matériau à de l’avenir devant lui, c’est une évidence à tous les titres, même si son développement est long à démarrer.
En Europe, la commercialisation de planches de parquets bouvetés de 22 mm en lamellé-collé de bambou commence à se trouver facilement. C’est la présentation idéale pour former des panneaux de base afin d'y découper les éléments d’une ruche WARRE. J’exhorte nos lecteurs apiculteurs intéressés à faire un essai en dehors de toute notion de prix de revient. La longévité et la légèreté compenseront le surcoût relatif.
Je remercierai chaleureusement celui de mes lecteurs qui me fera part d'un essai de ce genre.
C’est sûr, si j’étais en France c’est en plancher de bambou lamellé-collé que j’aurai réalisé cet essai de construction de ruche WARRE. J’aurai réalisé les assemblages bord à bord vissés (faire un avant trou à la perceuse). En noyant les vis dans la résine on obtiendrait une ruche centenaire sans entretien !
Attention tout de même à l’usure prématurée des lames de coupe et autres outils portatifs !
Cette « herbe » comporte le plus grand nombre de critères favorables par rapport aux essences de bois utilisées dans les matériaux de constructions courants.
Les avantages du bambou sont écrasants face à ses concurrents directs :
- C’est une des plantes à la croissance la plus rapide du monde.
- Il se récolte dès l’âge de 3 ans (5 ans au plus).
- Il converti une grande quantité de CO² en O² au cours du processus photo synthèse.
- Il est 27% plus dur que le chêne.
- Sa contraction ou dilatation par la chaleur est 50% inférieure à celle du chêne.
- Il est peu sensible au changement d’humidité.
- Excellente résistance aux moisissures.
- Il ne présente pas de nœud.
- Il ne recèle aucune substance toxique (si ce n’est la colle employée pour la fabrication du lamellé-collé qui doit être adaptée à la sensibilité des abeilles).
- La production du bambou en zone favorable est de 30 Tonnes / hectare en moins de 5 ans !
Qu’attendent les industriels du bois d’importation ?
En attendant encore quelques années pour que ce matériau miracle se diffuse, la mise au point des quelques ruchers en ruches WARRE en Casamance suit son court et nous en sommes à la phase expérimentale et aux observations pour apporter les améliorations nécessaires.
ERRATUM :
En décembre 2011 je suis mis en relation avec un fabriquant français de "parquet épaisseur 15mm en bambou verni". Grosse déception et grande surprise : ce parquet n'est pas destiné aux extérieurs et son prix est de 19 € le m². Le prix dissuasif place ce matériaux hors de portée pour réaliser une ruche en l'état de mes connaissances. Néanmoins je persévère et poursuis mes recherches dans ce matériau...
Dans la mesure où l’abeille africaine Apis mellifera Adansonii est beaucoup plus petite que sa cousine européenne quelques adaptations seront sûrement nécessaires et en particulier sur l'entre-axe des barrettes (voir plus bas).
Capacité de production de la ruche WARRE.
On me pose souvent la question sur les capacités de production de la ruche WARRE.
Comme si la disposition et la taille de l’habitacle offert à nos abeilles était le seul paramètre qui déterminera la quantité de miel fourni. Nous l’avons vu, le type de ruche employé est un élément déterminant pour le bien être des abeilles mais c’est loin d’être le seul. Les professionnels qui utilisent la ruche WARRE signalent une production sensiblement équivalente aux autres types de ruches pourtant plus grandes.
Mais la principale cause de réussite d’un rucher n'est pas matérielle elle est humaine... Il convient que l'apiculteur reconnaisse les besoins de ses abeilles afin qu'il leur offre ce qu'elles attendent et quand il faut.
C'est ce savoir faire de l’apiculteur qui lui permettra d'obtenir une colonie vigoureuse. Savoir faire qui se résume à peu de chose : un minimum de technique, de l’observation et beaucoup d'amour.
Sans vouloir mettre trop en avant les techniques apicoles pointues des pros sur des exploitations importantes (plus de 150 ruches) l’apiculteur s’évitera bien des soucis grâce à l’utilisation simplifiée de la ruche Warré. De plus en Casamance il n'y a pas de Varroa ni autre syndrome préoccupant, pas plus que d’obligation de traiter les abeilles aux antibiotiques !!
Ici la Nature est encore naturelle et vivante. C’est un avantage à mettre au crédit des sénégalais.
Bien sûr, l’abeille est un animal merveilleux dont la connaissance parfaite de toutes les facettes de sa courte vie nous aidera à améliorer grandement ses rendements. Et c’est bien là le rôle principal de l’apiculteur : veiller aux besoins de son rucher et y apporter une réponse au moment opportun.
Ainsi il n’existe pas de plaque signalétique sur un des côté de la ruche WARRE qui indiquerait ses performances comme on pourrait le voir sur un moteur ou une machine !
Je me refuserai toujours de claironner le rendement des ruches WARRE pour éviter ce débat comparatif idiot avec ses concurrentes.
" La ruche WARRE en bois rouge
avec ses 3 éléments de base"
PLANS D’EXECUTION DE LA RUCHE WARRE
POUR LA REGION NATURELLE CASAMANCE
A) DETAILS DES ACHATS
(POUR UNE RUCHE WARRE COMPLETE,
AVEC SES QUATRE ELEMENTS)
1°) SCIERIE :
- 2 planches « bois rouge »
épaisseur 25 mm X largeur 22 cm X longueur 3,10 M
- 1 planche « bois rouge »
épaisseur 25 mm X largeur 22 cm X longueur 3,65 M
Le bois rouge est vendu 250 000 Fcfa le m3.
Le linké est vendu 300 000 Fcfa le m3.
Scierie de TEUBI tél 776604038 (TOBOR) prix 1500 F /Mètre = 14 775 Fcfa
2°) MENUISERIE :
- Sciage des «16 éléments de base » (plan n°2)
- Réalisation 2 Feuillures (haute et basse) dans chacun des « 8 élément de base A » (plan n°3)
- Perçage des avant trou pour l’assemblage par vissage bord à bord des éléments (plan n°3)
- Sciage des 3 tasseaux du « plancher » (plan n° 4)
- Sciage à 1/2 épaisseur dans la planche de 25 mm et découpe à (363 x 326 mm) en 2 morceaux bord à bord pour réalisation du « plancher » (plan n° 4)
- Sciage des 3 tasseaux « couvre-cadre » (plan n° 5)
- Sciage des 8 tasseaux « poignées » (plan n° 8)
- Perçage de 2 avant trou 3mm dans les tasseaux « poignées » (plan n° 8)
- Sciage des 32 « barrettes » (plan n° 6)
- Trait de scie dans la longueur des 32 « barrettes » (plan n° 6)
- Fourniture contre-plaqué 12 mm (350 x 350 mm) « couvre-cadre » (plan n° 5)
- Fourniture contre-plaqué 12mm - ou plus épais si possible - (370x370mm) isolation « toit plat » (plan n°9)
Ateliers Diocésains Ziguinchor : Isidore 776406355,
Norbert 774395775 : Total 30 000 F. Ce qui porte le coût à
45 000 Fcfa hors frais de quincaillerie et peinture.
ERRATUM :
Le 12 février 2011 j'ai eu l'occasion de trouver un nouveau menuisier (dans un quartier pauvre de Ziguinchor) et j'ai entrepris avec ce dernier le débit des bois nécessaires à une ruche WARRE complète (plancher, 3 éléments, et 32 barrettes) pour 10 000 Fcfa.
Je dis bien dix mille francs Cfa pour la fourniture du bois en 25 mm rabotté et le débit des différents éléments en bois massif (contre les 45 000 Fcfa réalisés ci-dessus deux mois plus tôt !). Nous avons utilisé du Linké; c'est un bois excessivement dur et dense. J'ai accompagné l'artisan de A à Z, le débit à été réalisé en 4 H00 environ. J'étais tellement heureux de son prix exceptionnellement bas que je lui ai donné 2000 Fcfa de plus en lui promettant de lui donner des séries de 10 ruches à réaliser.
Quelques semaines plus tard, chez le même menuisier celui-ci m'avoua avoir "oublié" la main d'oeuvre dans son prix ! Soit 4H00 à 3 000 Fcfa de l'heure machine, soit
12 000 Fcfa de main d'oeuvre en sus.
En passant une commande de plusieurs dizaine de ruches, il doit être possible de réduire la main d'oeuvre de moitié (à 2H00 de machine par ruche) du fait du travail en série. De ce fait une commande groupée devrait pouvoir négocier tous les éléments en Linké, ou Bois rouge d'une ruche complète de 3 hausses à :
20 000 Fcfa.
Bien sûr, à ce prix il demeure le montage de tous les éléments qui sera réalisé par l'apiculteur lui-même dans l'atelier menuiserie du GIE.
Le seul problème pour le montage qui sera réalisé par les apiculteurs, c'est qu'il est impératif de réaliser des avant-trous avec une petite mèche (nécessité d'avoir une perceuse ou un vilebrequin) avant d'assembler les éléments avec des vis à bois (VBA si possible) tellement il est impossible d'y planter un clou.
Pour répondre au problème de respect de l'environnement et du patrimoine forestier consécutif à l'emploi massif de bois pour la construction des ruches, je suggère d'inclure dans les projets de construction de ruche en bois LINKE, un programme durable de plantation d'arbes mellifères et de bois de construction en adéquation avec le nombre de ruches réalisées. Cette opération devra se réaliser sous le contrôle des services des Eaux et Forêts qui sont compétents pour permettre des interventions efficaces.
Dans le projet que je déposerai pour le GIE EHOUGNA de NIOMOUNE miel "l'Abeille d'Or", en octobre 2011, l'engagement sera pris pour la réalisation d'un programme soutenu par les services compétents de l'Administration Sénégalaise et des Eaux et Forêts.
3°) ACHAT de la TÔLE :
Tôle galvanisée (tôle ondulée zinguée de toiture aplatie) de préférence prendre du 0,23, car le 0,17 c'est vraiment du papier cigarettes.
Dimensions (490x490 mm) en 0,17 (plan n°9) 2000 F
4°) ACCESSOIRES :
- 1 grille plastique épais maille 2x2 mm (200 x 250 mm)« plancher » (plan n°4) 500 F
- 1 moustiquaire plastique fine (370 x 370 mm) "couvre-cadre" (plan n°5) 200 F
- 20 clous de 20 mm pour assemblage tôle sur fond contre-plaqué « toit plat » 2 F
- 24 vis à bois 20 mm pour « système de fixation » des éléments (plan n° 7) 300 F
- 2 mètres fil de fer rigide pour système de fixation des éléments 20 F
- 16 vis à bois 50 mm pour fixation poignées (plan n° 8)
- 64 vis à bois VBA 50 mm pour assemblage éléments de base (plan n°2) 640 F
- ½ Kg peinture primaire PANTIPRIM NF acrylique blanche (à l’eau) pour protéger les faces extérieures de la ruche (pas de peintures à l’intérieur); colle à bois P.M.
La seigneurie rue Gl De Gaulle - Ziguinchor 11 000 F les 3 Kg (1850 F)
- ¼ litre d’huile de lin (1000 F).
Option décembre 2010 Option février 2011
Scierie = 15 000 F -
Menuiserie = 30 000 F 20 000 F (bois+ M.O)
Achat tôle = 2 000 F 2 000 F
Accessoires = 5 000 F 5 000 F
Transports = 3 000 F 3 000 F
TOTAL = 55 000 Fcfa 30 000 Fcfa
5°) Coût total du KIT complet :
Le quit complet de base qui sera proposé à chaque villageois volontaire qui en assumera le paiement sur 5 ans (avec un différé de 2 ans) comprend :
- 2 ruches WARRE complètes avec leurs 3 éléments,
- 1 cadre métallique support pour 2 ruches,
- 4 chasses abeille (ICKO apiculture)
- 12 bandes d'écartement entre axe 37,5 mm (Thomas Apiculture)
- 2 grilles à reine (ICKO apiculture)
TOTAL = 50 000 Fcfa (environ 75 €)
ERRATUM :
En mars 2012, j'ai fais réaliser par mon même menuisier 10 ruches WARRE complètes avec 2 éléments. Deux améliorations notoires : le plancher était assemblé par l'atelier (tenons - mortaises pour une meilleure tenue : pièce en contact avec les projections d'eau) et le toit plat a été un morceau de plateau brut en bois rouge de 27 mm d'épaisseur (isolation garantie !!)
TOTAL menuiserie bois rouge + MO
27 000 Fcfa + 8 000 F cfa accessoires
= 35 000 Fcfa (complète à 2 éléments)
B) PLAN DE REALISATION
ELEMENTS DE BASE (plan n°2)
Au préalable il est nécessaire d’amener la planche brute de sciage aux côtes de 210 mm de largeur à la scie à ruban. Après quoi un rabotage pour parfaire la côte de 210 mm est nécessaire (meilleur assemblage et surtout meilleure résistance aux attaques de termites).
Ce rabottage 4 faces est utile pour parfaire la perpendicularité et assurer l’empilage bord sur bord des éléments dans la meilleure planéité possible.
Par contre les planches brutes de scierie font une épaisseur de 27 mm et sont rabotées à 25 mm précis. Il est important de s’assurer que la côte de 25 mm soit respectée par le menuisier.
Tous les plans ci-dessous sont calculés pour une épaisseur de 25 mm raboté , il convient donc absolument de conserver cette côte nette après rabotage. Dans un premier temps je pensais faire l'économie du rabotage, mais le brut de scierie en Casamance est vraiment "trop brut" et il vaut mieux oublier cette option.
Débit :
A la scie circulaire, découpe au 1/4 millimètre près des côtés A et B des éléments de base. Pour une ruche complète avec 4 éléments de base (hausses) il faut :
- 8 éléments A (300 mm x 210 mm)
- 8 éléments B (350 mm x 210 mm)
Schéma 1
" L'élément B, le côté avec ses fixations"
" L'élément A, le côté avant (ou arrière) avec sa poignée"
" Les éléments A et B assemblés, collés
et vissés bord à bord".
FEUILLURES SUR ELEMENTS DE BASE « A »
( plan n°3)
Débit :
A la scie circulaire effectuer 1 feuillure haute (qui recevra les barrettes) + 1 feuillure basse identique aux mêmes côtes. Cette feuillure basse aura pour rôle d’éviter le collage de l’élément supérieur sur les barrettes de l’élément inférieur. En Europe cette réduction de l’épaisseur peut présupposer un pont thermique. En Afrique ce risque n’a pas lieu d’être. C'est donc le sens pratique qui sera retenu. Ces 2 feuillures seront réalisées sur chacun des 8 éléments A comme indiqué sur le schéma 2 en coupe.
Schéma 2
Assemblage :
Il se fait par collage et vissage (après avoir réalisé des avant-trous avec une mêche de diamètre 1/2 de la section des vis) : les planches B sont vissées à plat sur le champ des planches A de façon à obtenir les côtes intérieures de 300 mm x 300 mm (comme indiqué sur le schéma 3 ci-dessous).
Schéma 3
" La feuillure haute et basse de l'élément A ".
PLANCHER ( plan n°4)
Débit :
A la scie circulaire découper les tasseaux dans l’épaisseur de la planche en bois rouge rabotée à 25 mm (60 mm x 25 mm). Ces tasseaux une fois cloués bord à bord sous forme de cadre à 3 côtés serviront de support pour recevoir le plancher :
- 2 tasseaux (375 mm x 60 mm x 25 mm)
- 1 tasseau (300 mm x 60 mm x 25 mm)
Schéma 4
Une feuillure intérieure est réalisée à la scie suivant les côtes du schéma 4. C’est dans cette feuillure que sera glissé le plancher en bois rouge.
Assemblage :
Comme cette partie de la ruche sera posée non loin du sol et des projections d’eau il n’est pas bon d’utiliser le contre-plaqué local (qui est réservé aux locaux intérieurs).
Ce plancher sera donc réalisé en bois rouge massif. La planche brute de 27 mm d’épaisseur en provenance de la scierie sera divisée en 2 à la scie circulaire ou à ruban et rabottée à la côte de 12mm.
Les 2 morceaux ainsi obtenus d’une épaisseur de 12 mm environ seront assemblés simplement bord à bord pour obtenir une planche de (363 mm x 326 mm).
Sur la photo un assemblage à mi bois a été réalisé mais cela est strictement inutile.
D’autant que ce plancher comporte normalement une ouverture grillagée de 20x25 cm. Dans le cadre de ce premier essai, Etienne a estimé que la prise d’air basse matérialisée par le plan d’envol était suffisante. L’observation confirmera ce choix.
Pour ma part, je suis convaincu que la grille du plancher comporte d’autres avantages et en particulier l’évacuation de brisures et toutes sortes de débris.
En conséquence une ouverture de 200 mm x 250 mm sera réalisée dans ce plancher pour être couverte par le grillage plastique épais à maille 2 mm x 2 mm.(aération non visible sur les photos parceque pas encore réalisée. En définitive de la moustiquaire métallique a été installée).
Attention à s’assurer que le grillage soit bien hermétique aux passages des abeilles.
Schéma 5
" Les 3 tasseaux du plancher assemblés, collés et vissés.
Voir explications sur dernière version avec 4 tasseaux".
" Détails sur l'assemblage bord à bord des tasseaux de plancher ".
ERRATUM :
L'expérience aidant nous avons dû améliorer le montage du plancher : mêmes côtes, mais un quatrième côté et un assemblage des quatre tasseaux du type tenon-mortaise et collés. Ceci semble être un minimum pour assurer la longévité de cette pièce maîtresse.
" Détails sur l'assemblage à mi bois (pas nécessaire)
du fond de plancher".
" Détail de la fixation par vis du tasseau avec le fond de plancher.
Notez le fraisage pour effacer la tête de vis au serrage ".
" Le plancher d'essai.
L'aération de 200 x 250 mm n'est pas encore réalisée".
COUVRE – CADRE ( plan n°5)
Débit :
A la scie circulaire réaliser :
- 2 tasseaux de (350 mm x 25 mm x 10 mm)
- 1 tasseau de (300 mm x 25 mm x 8 mm)
Assemblage :
A la scie cloche (ou tout autres moyens) réaliser 2 trous de 30 mm de diamètre dans le contre-plaqué. Ces trous recevront les accessoires "chasse abeille".
Cette partie de la ruche sera posée sur le dernier élément le plus haut face plane contre le toit, sous laquelle on interposera la moustiquaire fine. Il se crée ainsi une ventilation naturelle qui laisse circuler l’air naturelle entre l’ouverture du plancher et le haut de la ruche. Le toit plat qui vient recouvrir le tout est étudié avec du jeu pour laisser un libre passage à la circulation d’air.
C’est pour cette raison que le tasseau du milieu n’offre qu’une épaisseur de 8 mm alors que les 2 tasseaux extérieurs font 10 mm d’épaisseur. Ces 2 trous sont couverts par 2 chasses abeille du commerce (non visibles sur la photo).
Ces 3 tasseaux réalisés à la scie circulaire sont ensuite cloués sur le contre-plaqué (350 mm x 350 mm) suivant le schéma 6 ci-dessous.
Schéma 6
" Le couvre-cadre prêt à l'emploi,
avec les 2 accessoires chasse abeille".
" Détails d'assemblage du couvre-cadre ".
" Notez la différence d'épaisseur du tasseau central ".
BARRETTES ( plan n°6)
Débit :
Chaque élément comporte 8 barrettes positionnées avec un entre axe de 37,5 mm.
Découper 32 barrettes de (319 mm x 25 mm x 10 mm) à la scie circulaire dans la planche rabottée pour équiper les 4 éléments.
Chaque barrette recevra un trait de scie (profondeur 2 mm maxi) sur une des face de 25 mm de large (trait rouge du schéma 7 ci-dessous) pour réaliser une entaille qui permettra de mieux coller l’amorce de cire sur la barrette neuve.
Schéma 7
Montage :
En Europe on utilise des crémaillères du commerce pour caler les barrettes et obtenir un bon espacement. Soit un entre-axe de 37,5 mm. Cet article n’est pas disponible en Afrique. Nous avons importé des crémaillères à 12 barrettes WARRE des établissements ICKOWICZ à Bolène (il n'existe pas de crémaillère à 8 barrettes de 300 mm de longueur adaptée aux WARRE). Il suffit de couper à 8 barrettes et faire un assemblage avec 2 éléments coupés à 4 barrettes.
Il est évident que l'adaptation aux petit gabarit de l'abeille africaine nécessiterai un entre-axe de 32,5 mm, soit 9 barrettes à insérer dans la largeur de 300 mm de la feuillure.
ERRATUM :
(Avril 2012) Après observations de hausses équipées à 9 barrettes nous sommes revenus définitivement aux 8 barrettes européennes avec entre-axe de 37,5 mm. L'explication de ce choix est d'ordre pratique : les crémaillères du commerce adaptées aux ruches Warré n'existent qu'en 8 barrettes et il n'est pas question pour nous de nous lancer dans des adaptations hasardeuses. De plus il semble que nos "petites abeilles" africaines construisent leurs brèches en conséquences.
Le passage à 9 barrettes est donc un faux problème.
" Détails d'une barrette avec le trait de scie
pour faciliter le collage de l'amorce de cire ".
" Vue de l'intérieur d'un élément.
Notez la feuillure haute et basse.
Absence de crémaillère sur la photo, pièce obligatoire pour assurer l'écartement correct des barrettes".
" Vue de dessus d'un élément
avec ses 8 barrettes (sans crémaillère)".
" Détails de la crémaillère avec entre-axe de 37,5 mm "
FIXATION DES ELEMENTS ( plan n°7)
Montage :
De chaque côté de la ruche un système de fixation simple est prévu pour éviter qu’un décalage des éléments posés bords sur bords se produise. De plus cette "cohésion" entre éléments assurera une meilleure stabilité.
ERRATUM :
(avril 2012) Les fils de fer employés, bien que très économiques ne sont pas assez rigides, d'où leur inefficacité. Il a été commandé les fixations inox pour WARRE des établissements ICKOWICZ à Bollène.
La question de la stabilité de la ruche WARRE va se poser dans la pratique. En effet, nous savons qu'un édifice de 4 hausses implanté sur une surface de 350 x 350 mm est un défi face aux tornades de l'hivernage qui souffle jusqu'à 40 noeuds à découvert. Nous étudions un support plastique équipé pour recevoir 2 ruches, ainsi qu'un support métallique en cornières et "boîte à huile" sous chacun des 4 pieds.
Sur ce point capital, des essais in situ permettront d'apporter une solution circonstanciée.
La photo ci-dessous montre bien le système de fixation entre chaque éléments.
Deux vis sont mises en place sur la partie haute de chaque élément alors que sa partie basse ne reçoit qu’une vis centrale.
Des bouts de fils de fer seront coupés à la bonne longueur pour correspondre au résultat de la photo ci-dessous. Chaque morceau de ce fil de fer rigide est entortillé sur la 1ère vis arrière pour ne pas être perdu.
Il suffira pour assurer l’alignement vertical des éléments entre eux de passer le fil de fer (l'inox est plus rigide, donc plus efficace) par le dessus de la 2ème vis centrale (de l’élément du dessus) pour venir se fixer sous la 3ème vis.
" Les fixations des éléments entre eux sur les côtés B ".
" Détails d'une fixation "modèle ICKOWICZ par 3 vis.
Une des extrémité du fil inox est bloquée par la vis de droite;
le fil inox passe par dessus la vis du milieu
et par dessous la vis de gauche ".
POIGNEES ( plan n°8)
Débit :
A la scie circulaire découper
- 8 tasseaux de (250 mm x 25 mm x 25 mm)
Ces tasseaux feront office de poignées. Ils seront rabotés sur une face (ou limés) pour former un biseau sur le dessus de la poignée qui permettra l’écoulement d’eau naturel.
Schéma 8
Montage :
Ces poignées seront collées et vissées sur les faces Avant et Arrière des éléments de base (sur la planche A). Deux avant trous (diamètre 3mm) sont réalisés en atelier dans l’épaisseur de la poignée, ce qui facilitera le vissage dans le bois rouge.
Au rucher, dans le cas d’une simple visite rapide sans dépose des éléments, il est important que les éléments de la ruche soient entre-ouverts uniquement par leurs poignées. Celles-ci sont disposées sur les faces avant et arrière. Ceci pour assurer que les rayons qui sont perpendiculaires à l’entrée de la ruche ne soient pas écrasés l’un contre l’autre (ce qui se passerait si l’entrebâillement de l’élément se faisait par les faces de côté). Pour une simple visite, l’apiculteur peut choisir valablement d’entrebâiller l’élément en se positionnant sur la face derrière de l’aire d'envol des abeilles pour ne pas gêner ces dernières.
" Détails d'une poignée.
Notez le biseau du dessus pour l'écoulement d'eau ".
TOIT PLAT EN TÔLE GALVANISEE ( plan n°9)
Montage :
- Tracer les côtes extérieures (490 mm x 490 mm) et découper à ces dimensions.
- Tracer les côtes intérieures (370 mm x 370 mm) sur la tôle.
- Faire 1 découpe de 60 mm à la cisaille à chaque angle de la tôle.
- Pliage des 4 coins vers l’intérieur (voir schéma).
- Pliage des 4 bords vers l’intérieur suivant pointillés avec une planchette et 2 serre-joints pour assurer un pliage régulier.
- Placer le contre-plaqué de (370 mm x 370 mm) en sous face de la tôle pliée.
- Clouer les retours en tôle à chaque angle avec des clous de 20 mm ainsi que sur la longueur.
OPTION 1 : ISOLATION THERMIQUE DU TOIT.
On peut améliorer l’isolation thermique du toit en plaçant une planche de contre-plaqué de 25 mm d’épaisseur à la place de celle en 12 mm prévue dans le descriptif (ou 2 planches de 12mm juxtaposées). Quoi qu’il en soit il est toujours préférable de placer les ruches à l’ombre d’un arbre. Une toiture en tôle ou en feuilles de rônier au dessus du rucher sera la bienvenue. En l’absence de toiture on peut toujours disposer sur le toit plat de la ruche quelques végétaux épais.
ERRATUM :
En mars 2012, nous avons définitivement éliminé le contre-plaqué des toits plats pour le remplacer par un morceau brut et massif de bois rouge de 26 à 27mm d'épaisseur (poids 4,3 Kg quand même...). Du coup nous pouvons dire que l'isolation est assurée de même que la longévité !!
" La planche de toit en bois rouge brut de 27 mm"
OPTION 2 : SYSTEME ANTI INSECTES RAMPANTS (FOURMIS).
Il s'agit de bloquer le plancher de la ruche ou du support de ruches sur 4 pieds métalliques reposant dans un tube acier plus large et à fond plein soudé pour être rempli d’un centimètre de gaz oil ou huile de vidange (ce n’est ni plus ni moins que 4 pieds reposant dans une boîte de conserve avec un fond d'huile usagée). Il s’agit de la meilleure protection pour éviter l’invasion de fourmis et autres termites par le sol. Comme dit plus haut, nous étudions un support de ruche qui regroupe tous les critères pour assurer une stabilité et une protection anti insectes rampants ainsi qu'une très bonne longévité, le tout pour un coût abordable...
ERRATUM :
(avril 2012) Nous avons réalisé des supports en cornières de 35 mm d'une longueur permettant d'y poser 3 ruches. Sachant que nous en plaçons qu'une à chaque extrémité. Au milieu nous conservons l'emplacement pour des éléments vides en attente.
Nous avons choisi ce système "pour voir", sachant qu'il n'est pas conseillé d'avoir 2 ruches sur le même support. En effet, suivant l'intervention que l'on réalise sur l'une, la perturbation de la ruche voisine est malvenue. Plus nous laissons nos abeilles en paix et moins elles seront agressives ! C'est une particularités des abeilles africaines mais qui n'est pas prouvée avec les ruches WARRE. A ce jour nous disposons en particulier d'un essaim (faible il est vrai) exceptionnellement docile...
Pour en revenir au support : les 4 pieds de 20 cm sont en fer à béton de 18 mm et sont soudés dans un tube de diamètre 45 mm avec un fond faisant plaque support soudée de 50 x 50 mm.
" Cadre en cornières pour 2 ruches WARRE
et emplacement central pour éléments vides"
Le système fonctionne bien : un film d'huile de vidange est versé sur l'eau qui rempli le petit récipient.
Ce dispositif nécessite quand même une visite hebdomadaire du rucher. Ce qui nous semble une bonne périodicité pour demeurer attentif aux besoins éventuels des abeilles. Sachant qu'avec les WARRE les visites et ouvertures de la ruche sont très rares. Quelques abeilles trouvent quand même à se noyer dans les petits récipients. Pas terrible !
Bref, il y a quand même des inconvénients, le système est loin d'être parfait. De plus il est trop cher :
12 000 Fcfa.
Nous allons essayé le système de la tôle d'1 m² disposée sous les briques de support de la ruche... Ceci a été vu dans le livre d'un apiculteur anglais qui développait l'apiculture au Keynia.
Nous avons un autre système en essai et simple :
les briques support de ruches sont posées sur un tapis épais de coquilles vides d'huîtres...
Il faut dire qu'en Casamance les monticules d'huîtres se trouvent partout en bor
Il est certain que les fourmis "en colonne" sont découragées, seules quelques persévérantes passeront.
Mais justement : "une - fourmi" est chassée par un essaim faible, mais pas une colonne de fourmis !!
Il faut reconnaître que les fourmis sont le principal ennemi rampants de nos ruches vides ou faibles, bien qu'il serait opportun de démonter qu'une certaine symbiose ou plutôt cohabitation peut se créer. Nous n'avons pas voulu permettre ce genre de situation encore, mais cela viendra peut-être par la force des choses...
Schéma 9
" Le toit plat prêt à l'emploi ".
" La face intérieure du toit est isolée par un contre-plaqué.
Vu la mauvaise qualité du contre plaqué au Sénégal,
nous opterons pour du bois massif de 25 mm".
"Détail de la pliure de la tôle zinguée"
Nous nous sommes attachés à réaliser cette ruche en conservant l'esprit de simplicité de réalisation. Aucune machine outil sophistiquée est nécessaire.
Dans le cas du GIE miel l'Abeille d'Or, nous avons opté pour faire réaliser toutes les pièces de bois par un menuisier et le montage se fera par les villageois avec l'aide d'une perceuse dite vilebrequin.
Je vous invite à consulter le site de l'apiculteur professionnel Gilles DENIS sur la ruche WARRE.
Vous y trouverez, entre autre, la possibilité de commander son livre. Un ouvrage de référence par rapport à la pédagogie et la simplicité qui y sont employées.
Il s'agit de la méthode "simple" que j'emploie à la lettre pour implanter l'apiculture en Casamance auprès des villageois. Je crois à la réussite de cette simplicité seule garante de "démocratiser" l'apiculture en Afrique et faire en sorte qu'il ne faille pas être au minimum bac + 4 pour comprendre et conduire un rucher dit "moderne".
Déjà sur le terrain j'observe que les gestes sont précis.
Seul bémol : faire observer une régularité hebdomadaire des visites du rucher. Et là j'avoue que ce n'est pas gagné !
Seul un "cadre" (rare, dans les villages d'une centaine d'âmes) qui se trouverait sur place pour rappeler chaque semaine la visite à assurer permettrait de valider ce challenge ! Il est vrai que je ne parle que du milieu Diola que je fréquente en Casamance depuis 3 années; loin de moi l'idée de généraliser sur tout le pays ou le continent...
Le site de Gilles DENIS :
"La toute première WARRE de Casamance mise en place en 2011
sur l'île de EHIDJ
avec Paul SOUMARE et son équipe.
Un seul élément faisant usage de ruchette
pour le captage d'essaim".
" La ruche WARRE fait déjà des émules :
Corotimy du PADEC de Kolda fait réaliser
un véritable ouvrage d'ébénisterie en Linké,
bel ouvrage !!"
" Une innovation : des tenons...
pour caler chaque élément.
Dans la pratique je pense que
cette initiative sera une gêne".
"Installation de ce qui est sûrement :
le premier rucher WARRE d'Afrique.
Village de SAMATITE (Casamance) - juin 2012"
"Voici mon premier essaim sauvage casamançais,
il finira dans 2 éléments d'une ruche WARRE"
Nous achevons ce tour d'horizon sur l'implantation récente de la ruche WARRE en Casamance.
Je vous invite à prendre connaissance des articles :
33 - LES PREMIERES PIERRES DU PROJET DIOLA : L'APICULTURE "MIEL DE CASAMANCE".
et
41- NIOMOUNE : LES RUCHES DANS LA MANGROVE.
Je ne manquerai pas d'apporter des informations supplémentaires début 2012 en fonction de nos expériences sur le terrain. En attendant, je demeure à votre disposition pour apporter de plus amples détails. Il vous suffit pour cela d'utiliser la boîte "commentaires" du blog.
Et bien sûr, nous vous souhaitons beaucoup de plaisirs et de réussite dans le monde merveilleux des abeilles.
O' KATORAL
Dominique PRACHERSTORFER
Skipper d'ARAKA NUI